Caraïbes/ Le séïsme d'Haïti : Mobilisation timide des Etats africains !
Moussa Torna/ Rennes-France
Tous les jours, les actions de solidarité avec le peuple haïtien sont signalées ça et là. Alors qu’en est-il des pays africains ? Nul n’ignore que nombre de ces pays sont démunis mais face à une telle catastrophe naturelle, le devoir de solidarité impose de mettre la main dans les caisses de l’Etat pour volet au secours de leur pays frère, des Caraïbes, le Haïti. C’est dans le malheur qu’on reconnait ses vrais amis. Il ne suffit pas de proclamer des bonnes intentions mais il faut agir concrètement. Les déclarations tonitruantes du Président sénégalais suscitent tant de controverses en proposant aux haïtiens un retour volontaire vers l’Afrique. Même si ces déclarations ont l’air sympathique, elles sont en décalage avec l’urgence du moment. Envisagée dans le moyen et long terme, l’idée peut séduire au regard de probables menaces de récidives sismiques à l’avenir. Cependant, l’urgence actuelle exige des secours immédiats.
Les pays africains doivent faire preuve de dignité et de responsabilité en prenant une part active dans cette vaste chaîne de solidarité en faveur d’Haïti. Le mutisme d’une organisation comme l’Union Africaine est déroutant et flagrant. Le site Le nouvelliste révèle, néanmoins quelques cas des pays qui ont fait des promesses en faveur de la population haïtienne. Le Congo Brazzaville a promis le secours d’urgence d’un montant d’un million de dollars alors que le Nigeria compte mobiliser cinq millions pour la reconstruction d’Haïti. Le Liberia et le Sierra Leone entendent débloquer respectivement cinquante mille et cent mille dollars. Le Tchad octroie une aide d'un montant de un million de dollars et la Guinée Equatoriale annonce un don de deux millions de dollars. Enfin, le Burkina Faso est prêt à offrir deux cent quinze mille dollars à ce pays lointain des Caraïbes. Dans les jours à avenir, cette liste peut s’allonger et c’est tant mieux pour un grand continent comme l’Afrique, plein de richesses et doté de valeurs humanistes intrinsèques.
Une mobilisation au niveau mondial a permis l’acheminement massif des secours en provenance des pays asiatiques, américains et européens. Les Etats-Unis sont visiblement de loin, le pays qui s’est impliqué le plus fortement en Haïti : 13 000 militaires, fonds pour Haïti des anciens présidents Bush et Clinton. L’Amérique latine se distingue particulièrement par des secours d’urgence multiformes, décidées par tous les Etats : Venezuela, Brésil, Chili, Mexique, Pérou, Nicaragua, Bolivie, Cuba, Equateur, Costa Rica. Il s’agit pour certains, l’envoi des médicaments, des secouristes, de l’eau, pour d’autres des médecins, des ingénieurs, des sauveteurs, de fonds d’urgence. D’autres pays comme la France, le Canada, la Chine sont présents aux côtés des américains pour apporter les secours indispensables pour soulager la population haïtienne durement frappée.
Premier Etat noir indépendant le 1er janvier 1804, Haïti a été secoué d’un violent séisme de magnitude 7, le 12 janvier 2010 à 16h53 locales faisant à peu près 200 000 morts à Port-au-Prince et ses environs et de nombreux dégâts matériels. Onze jours après la catastrophe nationale, la situation demeure préoccupante malgré le grand élan de solidarité en faveur des habitants de Port-au-Prince, traumatisés et dépourvus de tout. Dès l’annonce de cette catastrophe, la communauté internationale s’est fortement mobilisée pour secourir les nombreuses personnes piégées dans les gravats et soigner les blessés. Dépourvue de tout, la population souffre d’un manque cruel d’eau potable, de nourriture et de toit pour s’y abriter. Des camps de fortune ont poussé comme de champignon à l’écart des immeubles, jugés encore dangereux en cas de répliques.