Les FemTechs(Malawi, Ouganda etc…) : Un secteur en plein essor en Afrique

Ces dernières années, les entreprises qui proposent des produits dans le secteur de la santé des femmes ont fait leur apparition sur le continent Africain. Si le continent est souvent vu comme un champion de la natalité, les investisseurs voient dans la femtech un secteur d’avenir. A l’heure où, l’évolution de ce marché englobe plus de 50% de la population mondiale, aider les femmes à améliorer leur santé au travers de la technologie comporte cependant de nombreux risques sociétaux. Face aux ravages du coronavirus, Rihanna qui est connu pour ses nombreuses œuvres sociales a décidé de consacrer 700.000 dollars à l’achat de respirateurs pour aider les services hospitaliers de son pays. En 2017, la chanteuse avait également pris en charge l’acquisition de certains équipements modernes, pour l’Hôpital Queen Elizabeth de Bridgeton de la Barbade. Comme autre geste, la chanteuse qui dispose d’une marque cosmétique qui s’adresse à plusieurs teintes de peau a fait don de 5 millions de dollars afin de soutenir la lutte contre le coronavirus en Afrique.
La Barbadienne, qui possède déjà une ligne de maquillage et de lingerie souhaite se lancer plus tard dans le secteur du mobilier intérieur. Cependant, Rihanna qui a de nombreux projets en tête multiplie aussi les bonnes actions dans l’humanitaire. A titre d’exemple, on peut citer son soutien renouvelé aux enfants défavorisés pour qu’ils bénéficient d’une bonne éducation. C’est ainsi qu’en 2012, elle fonde la Clara Lionel Foundation qui œuvre pour l’accès à l’éducation et pour la bonne santé des enfants dans le monde. Dans le cadre de ses activités, Rihanna en a profité pour s'associer à une entreprise chinoise du nom d’Ofo. Il s’agit d’une société basée à Pékin qui œuvre dans le partage de vélos qui permettent à des petites filles du Malawi de se rendre à l'école avec rapidité et en toute sécurité. A travers cette collaboration, Rihanna offre des moyens de déplacement en libre service que l’on déverrouille avec une application mobile. Si des artistes comme Rihanna ont le mérite de défendre la cause des jeunes filles du Malawi, des entrepreneurs se penchent désormais sur les problèmes de santé qui touchent ces filles.
Plusieurs start-ups femtechs développent par exemple des services dans le but de mesurer la fertilité des femmes. Pour certains investisseurs, ces innovations sont des opportunités à saisir puisque les femmes représenteraient quatre milliards de personnes à travers le monde .Au regard du dispositif offert aux fillettes du Malawi, le Dr Qemal Affagnon déclare que la mobilité est désormais la source d’une nouvelle économie et qu’elle sert de socle à de nouvelles forces qui sont à l’œuvre dans nos sociétés. Pour le responsable Afrique de l’Ouest de l’ONG Internet Sans Frontières, ces nouvelles formes de mobilité sont en train de donner naissance à un nouveau monde qui entend promouvoir une notion controversée du bien –être à proximité des individus. Dans un tel contexte, le Dr Qemal Affagnon estime qu’il est important pour les pays Africains de redécouvrir l’importance de conserver une souveraineté économique face aux nations qui considèrent la femme africaine comme un lourd fardeau. En effet, le mouvement femtech est déjà à l'œuvre un peu partout dans le monde. Cependant si des actions commencent à se développer dans ce secteur, l’émancipation des femmes n’est pas le véritable objectif visé selon le responsable Afrique de l’Ouest de l’ONG Internet Sans Frontières. En Ouganda par exemple, l'application mobile Safeboda, envoie les données de ses utilisateurs sur les serveurs de la société CleverTap à l’insu des utilisateurs du service. Fondée en mai 2013, CleverTap propose des analyses qui portent sur le fonctionnement des applications mobiles. Cette entreprise travaille par exemple sur plusieurs applications mobiles dédiées aux menstruations. Pour le Dr Qemal Affagnon , le secteur de la santé féminine est devenue un terrain de chasse pour certaines sociétés qui opèrent avec des finalités peu claires pour les populations dont elles récoltent les données. Il est clair que l’économie de demain dépend de la pleine participation des femmes mais la montée en puissance de nouveaux acteurs fait craindre le pire face au rôle des femmes dans le développement économique et social de l’Afrique.
Laurent Batonga