Arabie saoudite : Coup d’envoi des exécutions en 2019

Alors qu’en Allemagne, la région de Herse abolissait la peine de mort figurant encore pourtant dans sa Constitution à la faveur des résultats référendaires publiés le jeudi 1er novembre 2018, comme le rapportait à la même date l’agence Belga et qu’aux Etats-Unis, la Cour suprême de l’Etat de Washington déclarait le jeudi 11 octobre de l’année dernière, la peine de mort anticonstitutionnelle, pendant ce temps, l’Arabie saoudite a procédé le mardi 1er jour de l’an, à l’exécution d’un Pakistanais reconnu coupable de trafic de drogues, selon l’information rapportée par l’agence Belga et publiée hier mardi sur le site la RTBF. Cette exécution marque la première d’une longue série qui se poursuivra tout au long de l’année 2019 dans ce pays de golfe persique. Le ministre saoudien de l’Intérieur a dévoilé, dans un communiqué, l’identité du Pakistanais comme étant Nezar Ahmed qui avait été arrêté en flagrant délit de passage de l’héroïne. Ensuite il a été jugé et condamné à mort.
Cette première exécution de l’année 2019, a eu lieu dans la ville portuaire de Djedda, située à l’ouest de l’Arabie saoudite, à l’endroit où l’islam a vu le jour. Le nombre des exécutions varie d’une année à l’autre. Les trois dernières années, quelque 391 personnes ont été exécutées, selon la répartition suivante : 125 personnes en 2018, 122 en 2017 et 144 en 2016.En Allemagne, les électeurs du riche Land de l’ouest se sont prononcés à plus de 83,2% en faveur de la suppression de la peine de mort qui était toujours inscrite dans la loi fondamentale. Pour les juges locaux de Washington, la peine de mort était appliquée de manière « arbitraire » et « raciste ». Dans cet Etat du nord-ouest américain, aucune exécution n’avait été pratiquée depuis 2010. Ce qui fait de Washington, le vingtième Etat où la peine capitale est désormais interdite. La Cour a estimé que la peine de mort n’est pas anticonstitutionnelle « en elle-même », mais « elle est invalide parce qu’elle est appliquée de manière arbitraire et avec un préjugé raciste ». Pour les juges, son usage varie «selon l’endroit du crime, le lieu de résidence, les ressources budgétaires (des tribunaux) et la race de l’accusé ». En conclusion, les juges écrivent : «Telle qu’elle est appliquée dans notre Etat, elle ne remplit aucun but légitime. Donc, elle viole la Constitution ».
Moussa T. Yowanga